Comment leurs concepteurs s’y prennent-ils? En résumé, c’est en intégrant une grande variété… de mécanismes de motivation
Pourtant, dans plusieurs jeux vidéo à succès, on observe un schéma bien différent où l’activité à réaliser reste la même du début à la fin, quoiqu’avec diverses variantes (ex. : répondre à des questions de type choix de réponse [réf. Trivia Crack], faire exploser des bonbons [réf. Candy Crush] ou lancer des oiselets sur diverses structures pour assommer des cochonnets [réf. Angry Birds]. Et pourtant, malgré le peu de diversité apparente dans les activités, ces jeux savent capter l’attention de manière ultra-efficace. Comment leurs concepteurs s’y prennent-ils? En résumé, c’est en intégrant une grande variété… de mécanismes de motivation.
Dans cette perspective, essayons de dégager certaines techniques de conception utilisées dans les jeux vidéo pour dynamiser nos formations en ligne. Aussi, assurons-nous que les mécanismes identifiés puissent être intégrés de manière réaliste selon les envergures de projet usuelles et les outils couramment utilisés en formation en ligne.
Fondamentalement, un niveau est une série d’activités avec un critère de réussite. Si le critère est atteint, on a alors réussi et on peut passer au niveau suivant. Sinon, on doit recommencer. Les niveaux sont presque toujours gradués en difficulté pour maintenir la motivation. C’est relativement facile à faire avec les logiciels auteurs les plus utilisés.
Une autre technique facile à mettre en application : il s’agit simplement de faire apparaître en tout temps les données de performance telles que le score et le temps restant pour compléter le niveau sur une couche (layer) de présentation.
On peut rendre les niveaux encore plus motivants avec ces deux techniques simples. Par exemple, attribuer 10 points supplémentaires lorsqu’une bonne réponse a été fournie pour quatre questions de suite. Ces points bonis peuvent éventuellement être mis à l’enjeu. Par exemple, on peut demander au participant s’il est prêt à mettre ces points bonis à l’enjeu (ex. : quitte ou double) en fournissant une explication à une réponse donnée ou en répondant à une question supplémentaire. En ce qui a trait aux puissants bonus (power ups), il s’agit en quelque sorte de pouvoirs accrus qui peuvent être octroyés dans certaines conditions (ex. : obtenir plus de temps pour répondre à une question, sauter une question jugée trop difficile, avoir le droit de se tromper sans perdre ses points, etc.).
Les badges servent à reconnaître différentes contributions comme la participation, la performance liée à des dimensions bien précises, l’atteinte de certains niveaux de performance et bien d’autres choses. Elles prennent souvent la forme d’un pictogramme avec un qualificatif qui représente ce que l’on souhaite reconnaître. Il existe divers moyens d’attribuer (pour l’entreprise) et de rendre visibles (pour le participant, la communauté et aussi l’employeur) les badges. Certaines plateformes de type SGA intègrent un système de badges ou peuvent se greffer à un système existant (ex. : Open Badges).
On peut publier divers palmarès où, par exemple, les dix participants les plus performants ou ceux qui sont les plus avancés dans un certain parcours de formation sont mis de l’avant. Selon la plateforme de type SGA installée, il faudra souvent développer un rapport sur mesure pour obtenir le palmarès, mais il est possible de le faire.
il faut surtout adopter des paradigmes de conception différents et parfaire ses techniques
Toutes les techniques ci-dessus sont à la portée de bien des organisations ayant déjà implanté des programmes de formation en ligne. En fait, il faut surtout adopter des paradigmes de conception différents et parfaire ses techniques. C’est souvent en combinant plusieurs mécanismes qu’on suscite le maximum de motivation. Donc, ne pas hésiter à en mettre un peu plus qu’un peu moins, car les bénéfices d’une approche ludique peuvent être importants : plus de participation, plus d’efficacité, plus de satisfaction. C’est ce nous recherchons tous, n’est-ce pas?
Ré-édition : initialement publié le 9 novembre 2015 sur aliaconseil.com